Le vin est encore dans les cuves et pourtant dans trois semaines, la Vente des vins des Hospices de Beaune aura lieu.
Pas un effluve d’alcool. Ni l’air humide et frais des caves bourguignonnes. Pourtant, hier, chez Christie’s, la société de vente aux enchères, à Paris, les vins beaunois étaient à l’honneur d’un point presse. Car, c’est le 17 novembre que se tiendra la 153e édition de la Vente des vins des Hospices de Beaune, présidée par son altesse royale Clotilde Courau, princesse de Savoie. Une journée prestigieuse qui donnera la tendance des prix des bourgognes du millésime. « La plus grande vente de charité de vins au monde », vante Guillaume Guédé, directeur commercial de Christie’s France, qui assure l’organisation. C’est sur ce point qu’insiste fortement Alain Suguenot, député-maire de Beaune. « C’est un événement viticole important, mais nous tenons à cet aspect charitable. »Charité
Cette année, une partie des fonds de la vente aux enchères sera reversée à Petits princes et Papillons blancs. Présentes hier, les associations ont présenté leurs projets. Avec émotion et fierté. « Nous donnons aux enfants malades la possibilité de réaliser leurs rêves. Cela leur permet de sortir de l’hôpital et de se trouver une identité », glisse Dominique Bayle, la fondatrice des Petits princes, une association nationale. Quand aux Papillons blancs, entité beaunoise, créée en 1958, elle mise sur l’événement pour offrir à une dizaine d’autistes et à 37 jeunes handicapés, une nouvelle structure d’accueil. Alain Jacquet, directeur des Hospices, attend, lui aussi, cette vente avec « impatience et intérêt ». En janvier, l’extension et la modernisation de l’hôpital de court séjour de son établissement devraient commencer, notamment grâce au produit de la vente. Que tous soient rassurés, le vin devrait être bon et les acheteurs conquis.
Et les prix ? En 2012, les Hospices proposaient 518 pièces aux enchères, pour un prix moyen de 10 073 €. Une pièce contient 228 litres, soit 288 bouteilles de 75 centilitres. Roland Masse, le régisseur des 70 hectares du domaine viticole des Hospices de Beaune, est confiant. Certes, les vendanges ont été tardives, les 22 vignerons ont achevé leur labeur le 9 octobre dernier. Oui, le climat fut capricieux, un printemps automnal et ce triste 23 juillet qui a grêlé et endommagé près de la moitié du domaine. Alors, « il est difficile de donner une définition précise de ce millésime, surtout qu’une partie est encore dans les cuves, mais lors de la récolte, les fruits étaient à un bon niveau de maturité », rassure-t-il. Et d’ajouter, « le matériel de tri et de mise en cuve a été changé, c’est une bonne chose, car cette année, le travail de tri a été important ». En effet, les quantités proposées à la vente sont moindres. En moyenne, le domaine a produit 20 hl/hectare.
Le 17 novembre, ce sont donc 443 pièces qui seront vendues, dont 333 de vin rouge. La pièce du président, celle dont l’argent de la vente reviendra à l’association Papillons blancs, parrainée par Clotilde Courau, contiendra, elle, 456 litres de meursault Genevrières premier cru – Cuvée Philippe Le Bon. Et d’après Roland Masse, il y en aura pour tous les goûts. « Certaines très belles cuvées auront un potentiel de vieillissement. D’autres, plus classiques, seront meilleures fraîches. »
source : Journal "Le Bien Public" édition Beaune le 30.10.2013