lundi 26 avril 2010

- Des ailes pour les handicapés.

solidarité. L'association les Chouettes du cœur propose une thérapie par l'oiseau de proie

Hubert Josselin, passionné de rapaces, a monté ce projet. Photo LBP

zoom

L'association côte-d'orienne les Chouettes du cœur sensibilise des handicapés aux oiseaux de
proie pour une prise de confiance en soi.

18. C'est le nombre d'instituts (handicaps confondus) avec lesquels l'association les Chouettes
du cœur travaille.

90. L'association compte aujourd'hui 90 membres et dix bénévoles actifs.
Le rendez-vous était donné en terres sacrées, à l'abbaye de Cîteaux. Un petit groupe s'affaire autour d'une table perdue au milieu d'une étendue verte. Tous n'attendent qu'une chose : l'arrivée des oiseaux de proie d'Hubert Josselin, de l'association Les Chouettes du cœur, pour une heure d'échanges et de partage entre oiseaux de proie d'une part, et handicapés, d'autre part. Objectif : contact, découverte et dépassement du handicap.
Quelques consignes de sécurité d'abord, puis, un moment d'apprivoisement avec, sur le bras, Mirabelle ou Prunelle les chouettes. Ensuite, deux vols sont organisés : d'amateur à pro et d'amateur à amateur. « Cela les valorise beaucoup », explique Christian Poncet, éducateur à l'Institut médico-éducatif Sainte-Anne à Dijon. Pas de doute. Il n'y a qu'à voir le regard plein de fierté de Philippe(*) après un vol, comme grisé par le renversement temporaire de la situation : il n'est plus accompagné, il devient accompagnateur de l'oiseau. Même scénario plus tard avec Mériadoc la buse. Le grand duc, lui, ne sortira que pour parader. Pour la plupart d'entre eux, le rituel est précieux, immanquable. « Nous venons toutes les deux semaines depuis deux ans... Un véritable lien se crée entre la personne et l'animal. On ne cherche pas à soigner : ce n'est que du plaisir. Regardez le sourire de certains d'entre eux lorsqu'ils portent un oiseau », confie Marie-Christine Girard, éducatrice à l'Arche à Dijon.
Après deux ans, il semblerait que les retombées soient déjà palpables. Ce sont des petites victoires en termes de bien-être et de joie de vivre : Linda refuse d'habitude de se lever mais fait désormais voler une chouette ; Antoine « voudrait bien en avoir une chez lui maintenant »; Claire, nouvelle recrue et de tempérament inquiet, paraît pourtant incroyablement à l'aise lorsqu'elle caresse une chouette. Et puis il y a le sourire d' Elodie... d'habitude renfermée, la jeune femme, au contact des oiseaux, s'illumine. Impossible de la décrire... Une phrase d'Hubert Josselin pourrait peut-être résumer l'événement : « Les oiseaux, c'est le vol, et donc la liberté... La peur de l'autre est complètement oubliée. »

GUILLAUME BIETRY - Journal "Le Bien Public" 26/04/2010

INFO (*)Les prénoms ont été changés.
http://www.les-chouettes-du-coeur.com/ et 06.42.10.99.20.
Une initiative unique en FranceC'est en 2007 qu'Hubert Josselin et d'autres passionnés de rapaces et d'oiseaux de proie lancent
Les chouettes du cœur. Aujourd'hui, la majeure partie de l'activité de cette association est la « chouettothérapie » : offrir aux handicapés et personnes en difficultés sociales une aide pédagogique et thérapeutique par la découverte et le contact des oiseaux de proie. Une initiative unique en France, à l'image de l'équithérapie. L'association reconnue d'intérêt général travaille aujourd'hui avec 18 structures de Côte-d'Or et Saône-et-Loire.

samedi 3 avril 2010

- Un char pour le jubilé du jumelage.

Centre social Bretonières

L'équipe des jeunes a fabriqué un cheval monumental pour représenter Saint-Georges et le Dragon,
aux couleurs de Bensheim. Photo SDR

Cette année, la ville de Beaune fête le 50e anniversaire de son jumelage avec la ville de Bensheim en Allemagne.

Pour être partie prenante aux festivités, les pré-adolescents et adolescents du Centre social Bretonières et de l'IME, encadrés par Marc Ory, Jérôme Turquet et Yann Smeeckaert, travaillent, depuis le mois de septembre, à la réalisation d'un char représentant saint Georges terrassant le dragon, blason de Bensheim. L'écu du cavalier, originalité, portera une représentation de la vierge à l'enfant, symbolisant la ville de Beaune.
Tout a commencé avec la récupération d'un vieux char à bancs qu'il a fallu dérouiller, nettoyer et quelque peu retaper. Ensuite, une douzaine de jeunes ont fabriqué, avec une assiduité et un enthousiasme remarquables, des structures combinées de métal et bois pour créer cheval, dragon et chevalier avant de les recouvrir de papier mâché et de les peindre. Ils seront présentés aux Beaunois en le faisant défiler dans les rues de Beaune lors des festivités du jubilé.
source : Journal "Le Bien Public", édition Beaune, 3/04/2010

jeudi 1 avril 2010

- Nuits-St-Georges. Des travailleurs handicapés formés à la conduite

ESAT : un projet qui roule

Les diplômés avec leur encadrement. Photo G. M.

Des travailleurs handicapés viennent d'obtenir leur brevet de sécurité routière (BSR). Dans le but de conduire des voiturettes sans permis.

Neuf jeunes travailleurs handicapés de l'ESAT (Établissement spécialisé d'aide par le travail) de Nuits et de l'ESAT de Beaune ont décroché brillamment leur BSR.
« C'est un projet qui a été lancé par Laetitia, une de nos employées. Elle a recherché les personnes intéressées et la formation "voiture sans permis" s'est mise en route », explique Mme Guyot chef de service à l'ESAT de Nuits, non sans souligner que les six séances d'initiation au code de la route et à la conduite se sont déroulées au rythme de 3 heures chacune. Les voitures sans permis ont été prêtées gracieusement par l'entreprise « Dan bel Auto » à Chenôve et les cours ont été dispensés par l'Ecole de conduite de la Côte à Nuits.
« Les jeunes n'ont pas l'obligation de faire cette démarche mais ils étaient demandeurs de cette formation », précise Mme Malaisé du SAVS (Service d'accompagnement à la vie sociale) à Beaune.


Démarche citoyenne


« C'est une vraie démarche citoyenne qui émane de personnes en situation de handicap. Ces filles et ces garçons sont très motivés. Cela va leur permettre d'être autonomes et plus libres dans la vie de tous les jours », poursuit Mme Guyot ; M. Donzel et son collaborateur, Mickaël, de l'auto-école abondent dans le même sens. « Cela a été une expérience sympathique et très positive. Nous avons eu affaire à des jeunes hypermotivés, attentifs et très sérieux. Ils retiennent les leçons mieux que certains stagiaires. »


Motivation


Motivés, les récipiendaires le sont assurément. En présence de Jean-Claude Naud, président de l'ESAT de Nuits, de Pierre Mostacci, directeur de l'établissement, ils ont reçu leur carte de BSR, leur diplôme, quelques accessoires et les félicitations de l'assistance.
« Nous sommes fiers que ce projet ambitieux a abouti et les résultats sont au-delà de nos espérances », a conclu Pierre Mostacci.
La formation a coûté 224 € par personne et chacune d'elle a participé à hauteur de 30 €, le reste étant payé par l'ESAT.
Mais ce qui n'a pas de prix, c'est l'abnégation et l'exemple de ces jeunes gens qui ont mis en place un projet qui roule, et qui les mène vers la route de la liberté.
Liberté de pouvoir de se déplacer à leur gré. À l'image de ce jeune homme qui confiait avec beaucoup d'émotion : « J'attendais ce moment depuis cinq ans. je vais pouvoir aller voir mes parents, aller chez le coiffeur, aller faire les courses... avec ma voiture. »

Source : Journal "Le Bien Public" - Gilles MATHIEU - 1er avril 2010