Des travailleurs handicapés viennent d'obtenir leur brevet de sécurité routière (BSR). Dans le but de conduire des voiturettes sans permis.
Neuf jeunes travailleurs handicapés de l'ESAT (Établissement spécialisé d'aide par le travail) de Nuits et de l'ESAT de Beaune ont décroché brillamment leur BSR.
« C'est un projet qui a été lancé par Laetitia, une de nos employées. Elle a recherché les personnes intéressées et la formation "voiture sans permis" s'est mise en route », explique Mme Guyot chef de service à l'ESAT de Nuits, non sans souligner que les six séances d'initiation au code de la route et à la conduite se sont déroulées au rythme de 3 heures chacune. Les voitures sans permis ont été prêtées gracieusement par l'entreprise « Dan bel Auto » à Chenôve et les cours ont été dispensés par l'Ecole de conduite de la Côte à Nuits.
« Les jeunes n'ont pas l'obligation de faire cette démarche mais ils étaient demandeurs de cette formation », précise Mme Malaisé du SAVS (Service d'accompagnement à la vie sociale) à Beaune.
Démarche citoyenne
« C'est une vraie démarche citoyenne qui émane de personnes en situation de handicap. Ces filles et ces garçons sont très motivés. Cela va leur permettre d'être autonomes et plus libres dans la vie de tous les jours », poursuit Mme Guyot ; M. Donzel et son collaborateur, Mickaël, de l'auto-école abondent dans le même sens. « Cela a été une expérience sympathique et très positive. Nous avons eu affaire à des jeunes hypermotivés, attentifs et très sérieux. Ils retiennent les leçons mieux que certains stagiaires. »
Motivation
Motivés, les récipiendaires le sont assurément. En présence de Jean-Claude Naud, président de l'ESAT de Nuits, de Pierre Mostacci, directeur de l'établissement, ils ont reçu leur carte de BSR, leur diplôme, quelques accessoires et les félicitations de l'assistance.
« Nous sommes fiers que ce projet ambitieux a abouti et les résultats sont au-delà de nos espérances », a conclu Pierre Mostacci.
La formation a coûté 224 € par personne et chacune d'elle a participé à hauteur de 30 €, le reste étant payé par l'ESAT.
Mais ce qui n'a pas de prix, c'est l'abnégation et l'exemple de ces jeunes gens qui ont mis en place un projet qui roule, et qui les mène vers la route de la liberté.
Liberté de pouvoir de se déplacer à leur gré. À l'image de ce jeune homme qui confiait avec beaucoup d'émotion : « J'attendais ce moment depuis cinq ans. je vais pouvoir aller voir mes parents, aller chez le coiffeur, aller faire les courses... avec ma voiture. »
Source : Journal "Le Bien Public" - Gilles MATHIEU - 1er avril 2010