mercredi 30 mai 2018

- la structure seurroise va fêter ses dix ans

Cet été, à Seurre, l’antenne locale des Papillons blancs soufflera ses dix bougies. L’occasion de donner un coup de projecteur sur sa présence et son action.
 Chaque année, les Papillons blancs de Seurre organisent des manifestations, comme ce mini-marché, en 2016. Photo archives LBP  


« On n’est pas des fous ni des idiots. » Voici le message, que les personnes prises en charge par les Papillons blancs de Seurre veulent transmettre au grand public. « Le milieu du handicap est méconnu et effrayant pour ceux qui ne sont pas directement touchés », précise la structure, présente en plaine de Saône depuis dix ans. C’est le Département qui avait sollicité l’association pour créer et gérer un service d’activités de jour, avec un service résidentiel, à Seurre.

Le centre éducatif et professionnel avait fermé en 2004

Un établissement qui a, dans les faits, remplacé le centre éducatif et professionnel (CEP) de Seurre, dont la fermeture définitive a eu lieu en 2004. À l’époque, le schéma départemental des établissements en faveur des personnes adultes handicapées faisait apparaître un « besoin non satisfait en ce domaine ». Il y avait même urgence. « La propriété des locaux étant à la Ville de Seurre, la mairie d’alors a fait preuve d’un grand soutien pour que le projet puisse aboutir », expliquent les Papillons blancs, dans un communiqué. « Les relations de grande qualité entre la mairie et les services sont toujours d’actualité. »

Le site comprend deux établissements distincts sur les plans juridique et physique, mais interdépendants dans le fonctionnement. Ouvert en 2008, le site permet aux personnes accueillies de différencier, dans leur projet d’accompagnement, une vie en grand collectif (de jour) de celle plus privée, liée à leur hébergement qui correspond à leur domicile (en studio). Le premier établissement a la forme d’un foyer de vie, nommé “service d’activités de jour”, l’autre d’un foyer d’hébergement, nommé “service résidentiel” dans le but de « répondre à la diversité des besoins des personnes ». En clair, il est possible d’assimiler le service d’activités de jour à un lieu de travail et le service résidentiel à une résidence principale.

Les personnes accueillies sont adultes et porteuses d’un ou de plusieurs handicaps ne permettant pas d’exercer une activité professionnelle, y compris en milieu protégé (structure spécialisée). Elles sont toutefois moins dépendantes que les personnes accueillies en maison d’accueil spécialisé (MAS) ou en foyer d’accueil médicalisé (FAM). Elles bénéficient d’une autonomie physique ou intellectuelle suffisante pour se livrer aux activités quotidiennes proposées, permettant de maintenir ou d’acquérir des capacités. C’est la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui a compétence pour statuer sur les décisions d’orientation concernant les personnes en situation de handicap, permettant l’accueil ou non de la personne. « Le public accueilli est très divers, tant au niveau de l’âge, du parcours institutionnel antérieur, de l’histoire personnelle, du réseau familial, amical, social et du niveau de dépendance, des capacités de chaque personne. Cette grande diversité appelle une nécessaire souplesse et adaptation de l’accompagnement des professionnels (adaptation des supports avec des pictogrammes, langages des signes, etc.) », détaille l’association.

2,197 C’est, en millions d’euros, le budget des deux établissements situés sur le site de Seurre. Une convention est signée avec le conseil départemental et l’association possède une habilitation.
 

Qu’est-ce que le SAJ ?

Le service d’activités de jour (SAJ) de Seurre ouvre 220 jours par an, sur une plage horaire de 8 h 30 à 17 heures. Pour accueillir les personnes extérieures au service résidentiel qui ne peuvent pas être transportées par leur famille, l’établissement a mis en place une navette. « Les activités proposées viennent en substituts de l’activité professionnelle impossible à cause des handicaps », indiquent les Papillons blancs. L’objectif de l’accompagnement est de maintenir et développer les compétences des personnes accueillies par le biais d’activités comme la cuisine, les loisirs créatifs, la rédaction d’un mini-journal, des randonnées…

Zoom - Quarante adultes accueillis

Le service d’activités de jour et le service résidentiel ont l’autorisation d’accueillir des personnes de 20 ans et plus, ayant une autorisation. Et les effectifs ne cessent d’augmenter. En 2008, vingt-six adultes étaient accueillis, puis trente-six en 2009. L’an dernier, quarante adultes (dont deux à mi-temps) ont été pris en charge. La moyenne d’âge est de 33 ans.

Un service résidentiel de vingt-quatre studios

Le service résidentiel ouvre 365 jours par an, avec une prise en charge « de journée » et un accompagnement par les surveillants de nuit de 22 à 7 heures. Le service est composé de vingt-quatre studios, dont un studio d’accueil. Les studios, résidences principales des personnes prises en charge, sont aménagés par leur locataire.

Par ailleurs, « les personnes prises en charge ont besoin d’être guidées, avec une intensité différente suivant la personne, tout au long de la journée », expliquent les Papillons blancs. Cela comprend les gestes de la vie quotidienne (hygiène, lever/coucher, repas), les rendez-vous médicaux, les achats extérieurs, les activités, la gestion du temps, les transports, l’ouverture vers l’extérieur…

Une salle d’activité permet aux personnes prises en charge d’être force de proposition dans l’aménagement de leur environnement, de profiter de moments de détente, d’accéder à un lieu d’expression. Il s’agit de stimuler, d’accompagner les personnes prises en charge en dehors de leur “temps de travail” au SAJ.

Les accompagnements, activités et ateliers mis en place par les professionnels ont pour objectif de développer l’autonomie des personnes prises en charge. « Cette recherche d’autonomie se développe aussi avec leur entourage. L’accompagnement des professionnels auprès des familles et des tuteurs a aussi toute son importance », précisent les Papillons blancs.

Source : Journal "Le Bien Public" édition Beaune - 28 mai 2018