d'importants travaux. Photo B. Hutter
Alors que s'est tenue hier une commission de travail sur les mesures à appliquer en faveur du handicap, le point sur l'accessibilité à Beaune.
Mi-chemin. La loi de février 2005 donne dix ans à la mise en accessibilité en faveur des personnes handicapées.
Multiples. La loi concerne à la fois transports, logements, voirie, espaces et établissements publics.
La loi pour l'égalité des chances du 11 février 2005 a été claire : l'environnement du quotidien devra être rendu accessible aux personnes en situation de handicap avant 2015 (voir définition en encadré). Voirie, transports, logements, espaces et établissements publics : tout doit y passer. Au nom de l'universalité de la citoyenneté. Pourtant, en 2010, soit à mi-parcours, la plupart des villes sont à la traîne. Sans être en tête de peloton ni faire état de cancre, il semblerait que Beaune soit bien placée dans un hypothétique classement des villes de France les plus accessibles.
Des normes prises en compte
« Nous n'avons pas attendu, en termes de voirie, la loi de 2005 pour prendre en compte la situation des personnes handicapées », lance Jean-Luc Becquet, adjoint chargé du patrimoine et des infrastructures. « Nous essayons systématiquement de nous mettre à leur place ». Aujourd'hui, le bilan de la Ville, obligée d'appliquer les normes d'accessibilité dans toutes nouvelles constructions ou rénovations, semble plutôt positif. Place des halles, place Carnot, place du général Leclerc, forum des sports, école des Beaux-arts, cinéma, bus à plancher surbaissé : autant d'exemples de réalisations accessibles portées par la municipalité beaunoise. En parallèle, les projets en cours sont tous frappés du sceau de l'accessibilité. Et les commissions de travail entre élus et associations compétentes, à l'image de celle qui s'est tenue hier, permettent d'identifier les non-conformités dans le but de les résoudre.
Pourtant, comme la plupart des villes françaises, Beaune semble encore être loin des objectifs requis. 2015 arrive à bien grand pas face à un chantier qui touche, rappelons-le, tous les domaines de la vie courante. Finalement, dix ans, c'est peut-être trop juste. Loin de s'être tournée les pouces jusqu'ici, la ville du sud Côte-d'Or n'a pas encore tout à fait réussi à mettre en place des mesures globales d'accessibilité, privilégiant plutôt les projets plus précis et concrets. « Nous avons demandé des études à des cabinets, dont les conclusions rendues prochainement nous permettrons de définir des axes. Les mesures seront phasées et insérées dans le budget », souligne Jean-Luc Becquet.
« Des dérogations à Beaune »
Lourdeurs administratives, priorisations et temps nécessaire à la formation peuvent expliquer le retard beaunois. « Ce sont de nouvelles habitudes à prendre », estime Joseph Larfouilloux, premier adjoint à la santé et au handicap. Il s'agit aussi de sensibiliser la population au handicap, ce qui, on le sait, est un travail de longue haleine où la mairie n'est pas le seul acteur. Autre élément : le patrimoine historique de la ville. « Il y aura automatiquement des dérogations à Beaune. Beaucoup de sites sont classés. On ne pourra donc pas les toucher. Mais il faut agir », déplore Christian Dumont, représentant départemental de l'Association des paralysés de France, en référence aux pavés du centre-ville « affreux » pour les fauteuils roulants. L'aspect financier rentre lui aussi indéniablement dans l'équation.
Mais du côté des associations, on reconnaît les bons et nombreux rapports avec la municipalité.
Seulement, selon Jacques Berthet, directeur général des Papillons blancs, la Ville pourrait encore aller plus loin. « Beaune, de par sa taille et son organisation, est très propice à l'accessibilité. Mais elle n'a peut-être pas la bonne méthode de travail. On ne vient encore pas assez chercher les gens sur le terrain. Avec l'accessibilité, on a toujours du mal à se projeter sur les difficultés des autres tant qu'on n'est pas touché. Mais ce sont des petites choses qui vont régler les problèmes de tout le monde ».
Journaliste : GUILLAUME BIETRY
source : Journal "Le Bien Public" édition Beaune le 07/05/2010
Le futur de l'accessibilité beaunoise
Les projets de la municipalité sont nombreux et tous respectent, a priori, les normes de l'accessibilité. Ainsi des futures salles de concert et école de musique porte Marie de Bourgogne et du déménagement de la bibliothèque. Côté voirie, les réalisations seront colossales : mise en accessibilité de la rue de Lorraine et du boulevard, déjà accessible aux trois-quarts, abaissements des trottoirs, bandes podotactiles, carrefours équipés de dispositifs sonores.
Transports, sites internet et autres bâtiments publics connaîtront eux aussi des mises aux normes.
UN CONCEPT LARGE ET COMPLET
Selon une définition interministérielle, la notion d'accessibilité renvoie à « l'autonomie et la participation des personnes ayant un handicap, en réduisant, voire supprimant les discordances entre leurs capacités, leurs besoins et leurs souhaits, d'une part, et les différentes composantes de leur environnement, d'autre part ». Dans les textes depuis une quarantaine d'années, c'est la loi pour l'égalité des chances promulguée le 11 février 2005 qui a érigé l'accessibilité en principe et objectif national. Tous les secteurs du quotidien et tous les types de handicap sont concernés : moteurs, sensoriels, cognitifs, psychiques. Pour la première fois, une loi considère de façon compréhensive le handicap afin d'éliminer tout obstacle, toute rupture dans le cheminement des personnes atteintes d'une quelconque déficience. Cette chaîne de déplacement devra être complétée avant 2015.