L’association des Papillons Blancs a 50 ans.Nous retraçons en quatre épisodes tout ce qui a été fait pour les handicapés de la région beaunoise.Et surtout pour qu’ils vivent comme les autres.
Assemblée générale sur l'herbe 1965
En 1962, à l’Institut médico-pédagogique (IMP) « la source », l’effectif est au complet avec vingt enfants. Un certain nombre d’entre eux atteindra l’âge de 14 ans, âge qui ne leur permet plus d’y rester.
Le conseil d’administration décide donc de créer un Institut médico-professionnel (IM Pro) afin d’y recevoir les adolescents, dans une construction neuve.
Mais deux questions majeures se posent: quel terrain et quel financement? Concernant le terrain et pour cette construction un peu plus importante, la ville accorde la seconde parcelle de terrain, contiguë à la première située rue de Cluny, aux mêmes conditions, à savoir un bail de 99 ans.
Pour le financement, l’assemblée générale d’avril 1963 autorise à contracter un emprunt à la Caisse d’Épargne de 14 millions. Les démarches sont aussitôt entreprises.
En effet, il était nécessaire que les travaux commencent cette même année. Il fallait un emprunt de relais d’au moins six mois. Grâce au secrétaire de l’association, M. Lefils, ancien directeur de la Société Lyonnaise, cette banque accorde cette facilité. Les travaux commencent en mai 1963.
Mais tout ceci ne donnait pas de local pour la rentrée 1963. Les membres des Papillons Blancs prospectent alors la ville avec leurs amis et leurs connaissances. Enfin, sur la paroisse Saint-Nicolas, on trouve une assez grande « baraque » momentanément inoccupée. C’est là que l’association va y passer l’hiver dans des conditions assez précaires.
Un directeur, M. Gimbert et deux éducatrices Mlles Authelin et Perochon sont engagées, L’IM.Pro est donc ouvert à la date prévue.
En février 1964, la construction de la rue Dunand étant terminée, l’équipe est complétée par une monitrice d’enseignement ménager, Mlle Michèle Maigre et une cuisinière; au total, l’établissement comprend cinq personnes.
Il devient nécessaire au milieu de ce terrain en friche de faire une clôture. Une demande de subvention de 400000 francs au Conseil Général est accordée en juillet, ce qui permet d’être en sécurité pendant la période des vacances.
En 1965, il faut penser à ceux qui vont arriver à l’âge adulte et qui devront être mis au travail. Il faut prévoir l’atelier, le Centre d’Aide par le Travail (CAT).
Le conseil d’administration décide donc de rechercher des locaux existants de préférence avec un terrain, car il faut penser en même temps à la création d’un foyer d’adultes.
Entrée des foyers de Savigny les Beaune
C’est la Maison Vilain à Savigny-lès-Beaune, pavillon de 1943 en parfait état, qui est retenu. En mai 1965, afin que les parents et les amis prennent connaissance de ce domaine, une assemblée générale est organisée à Savigny-lès-Beaune… Sur l’herbe, à l’ombre d’un cerisier. Cette assemblée est présidée par le président départemental, M. Mazen.
En 1966, le conseil d’administration des Papillons Blancs décide que sur le terrain retenu à Savigny-lès-Beaune, il sera installé un CAT de 50 places et un foyer de 20 places pour les adultes ressortissants de l’arrondissement de Beaune, le tout comprenant le pavillon existant et trois autres bâtiments à construire.
En raison de l’importance de ce projet, il ne semble pas possible d’avoir cette fois recours à l’emprunt, aussi il est décidé de faire inscrire ce projet au cinquième plan.
En raison de l’âge des usagers de l’IM Pro, 18 à 20 ans, il n’est pas possible d’attendre trois ou quatre ans pour les recevoir dans les constructions neuves.
Le pavillon existant à usage de CAT va donc être utilisé à ces fins.
En septembre 1966, l’installation se fait dans le pavillon.L’ouverture de ce CAT est réalisée par M. Guimbert qui est donc muté de l’IM Pro où il est remplacé par Mlle Authelin.
L’association rencontre bien des difficultés pour cette installation, ce pavillon n’étant pas prévu pour une telle entreprise.
Le 16 octobre 1968, un dossier pour le ministère est déposé à la préfecture. Après examen, la demande sera acceptée mais le montant de l’achat de la propriété ne sera pas financé, attendu que les papillons Blancs ont enfreint les textes de la loi de finance interdisant un engagement de dépenses avant d’avoir reçu l’arrêté de subvention du ministère. Pourtant l’association avait agi suivant les conseils de l’inspecteur divisionnaire de la population, ceci afin que cette propriété ne lui échappe pas.
Les relations de M. Carême avec le président de l’Assemblée Nationale, vont, par cet intermédiaire, permettre une intervention auprès du ministre des Finances, M. Debré et du ministre de la Santé, M. Jeanneret.De leur côté, les Papillons Blancs prennetn contact à Paris avec M. Charles, le député de la circonscription beaunosie, afin qu’il suive ces tractations ministérielles.
Par une lettre en date du 29 juillet 1969, M. Jeanneret fait connaître qu’exceptionnellement l’achat de ce domaine serait financé, donc inclus dans la subvention.
Le 8 octobre 1970, c’est le jour de l’ouverture du CAT avec les 50 places agréées, sous la direction de Pierre Cappicot qui a succédé à M. Guimbert. Les employés du CAT sont domiciliés dans les communes rurales des environs de Beaune, et chaque matin, ils sont obligés de prendre des cars pour se rendre à l’établissement.
Au printemps 1970, M. Laurioz, un des administrateurs et 1er adjoint au maire de Beaune, propose le local d’EDF (Électricité de France), avenue du Parc, à Beaune.
Le 1er novembre 1970, une mère de famille, Mme Paul Moreau, aidée d’une jeune fille, ouvre ce foyer et en prend la responsabilité. Il est agréé pour douze pensionnaires.
Gilles MATHIEU
source : "Le Bien Public" - 11 septembre 2008