Quentin (au centre) entouré des siens. Photo Benjamin Hutter
Virginie, Thierry et leurs enfants vivent depuis onze ans au rythme de Quentin, autiste. Ils évoquent son parcours, leurs espoirs et le quotidien.
«C'est quand il a commencé à marcher que nous avons décelé chez lui les premiers signes de l'autisme : il longeait systématiquement les murs, recherchait les coins… », raconte Virginie, sa mère. A l'époque, Quentin avait 18 mois. À quatre ans, un médecin beaunois a mis des mots sur ses maux. « Nous nous doutions que notre fils était autiste. En être sûrs nous a permis de rendre les premières mesures pour lui venir en aide », explique Virgnie. Une nouvelle vie.
Leur vie, soudain, a pris un nouveau rythme. Si Quentin a pu être reçu au centre de guidance de Beaune, ainsi qu'à l'école maternelle Champagne-Saint-Nicolas, une heure par semaine, Virginie a tout de même dû quitter le poste d'animatrice qu'elle occupait à la mairie de Beaune pour s'occuper de lui. « Vivre au quotidien avec mon fils autiste n'a pas été une expérience trop difficile pour moi. Il n'a certes pas eu, pendant longtemps, d'autre horizon que ses DVD, a toujours des troubles alimentaires depuis qu'il est tombé malade à cause d'un aliment… Mais ce n'est pas insurmontable », précise-t-elle.
Quentin a longtemps ignoré Marine, Alex et Camille, son frère et ses sœurs. « Mais les enfants étaient au courant, ils ont bien réagi et, petit à petit, la confiance s'est instaurée », indique Virginie. L'entourage de la famille ? Chacun y est allé de sa recherche sur internet à l'apparition des premiers signes ou a émis des conseils.
Aujourd'hui, Quentin passe ses journées à l'Institut médico-éducatif de Beaune. « Il progresse, acquiert peu à peu les rudiments du langage, et je respire... », conclut-elle. Toute la famille vit dans l'espoir qu'un jour, communiquer par le langage avec Quentin sera possible.
source : Journal "Le Bien Public" Benjamin Hutter b.hutter@lebienpublic.fr - jeudi 24/09/09
Steven Degrieck était l'intervenant principal de la première Journée d'information sur l'autisme, lundi 21 septembre à Beaune.
Comment aborde-t-on aujourd'hui ce handicap ?
« Les spécialistes de la question essaient désormais de voir l'autisme comme une culture, pas comme une anomalie. A partir de cette base, on peut tenter d'établir une communication sur des règles différentes des nôtres, mais compréhensibles par un autiste. »
C'est le principe de la communication concrète, école que vous représentez...
« Oui. Cette méthode permet de donner une réponse visuelle aux questions que l'on se pose au quotidien. Un exemple : au lieu de dire que l'on va en bus quelque part, on montrera une photo de bus. Cette méthode a fait ses preuves. »
Steven Degrieck
Orthopédagogue