Vendredi 13 septembre, le président du
département François Sauvadet et plusieurs partenaires ont dévoilé
l’achat par la collectivité d’une soixantaine d’ares de vignes.
L’occasion d’étrenner l’appellation bourgogne-côte-d’or, mais aussi de
mettre en place un projet d’insertion.
La création récente de l’appellation bourgogne-côte-d’or (lire par ailleurs)
a-t-elle donné des idées aux conseillers départementaux ? Vendredi, sous
le soleil d’un jour de vendanges, François Sauvadet, président de la
collectivité, semblait en tout cas fier de présenter un projet viticole inédit,
dont les fruits vont être récoltés dans les jours à venir.
Les travaux menés par des ouvriers handicapés « C’est un moment émouvant pour moi, et un beau projet qui présente
également des volets d’insertion et d’expérimentation. Nous avons toujours
accompagné la viticulture. Le classement des Climats de Bourgogne au patrimoine
mondial nous donne une responsabilité devant l’humanité tout entière », a
souligné le président du conseil départemental.
La soixantaine d’ares (deux tiers de pinot noir et un tiers de chardonnay)
acquise à Pommard dans la zone d’appellation bourgogne-côte-d’or, est
travaillée selon les préceptes de la biodynamie par une émanation des Papillons
blanc (une association qui accompagne les personnes en situation de handicap),
l’Entreprise adaptée viticole (EAV). « L’EAV est le plus gros prestataire de services viticoles de
Bourgogne-Franche-Comté. Elle emploie 50 équivalents temps plein, et sept à
huit personnes pour l’encadrement. Les équipes réalisent, chaque année, 28 à 31
jours de vendanges consécutifs », a détaillé Philippe Chaussade, président
des Papillons blancs, en présentant cette entreprise d’insertion dirigée par
Philippe Vega, et dont les services sont tellement demandés qu’ils doivent
régulièrement décliner certaines sollicitations. « Cela servira de cadeau pour nos hôtes de marque » « C’est un partenariat avec une association importante dans le champ
social, dans le monde du handicap et de l’insertion », a abondé François
Sauvadet, en évoquant « des vignes solidaires. Qui participeront en plus à
la préservation de la planète, grâce à la biodynamie. Le département est fier
de sa planète et s’inscrit dans son temps », a-t-il expliqué avec un brin
de grandiloquence.
« Nous sommes dans un tournant dans les pratiques culturales. Avec
l’association d’insertion et de la biodynamie, la Bourgogne ne peut qu’en
ressortir plus grande », a appuyé Thiébault Huber-Verdereau, viticulteur
volnaysien adepte de la biodynamie et président de la CAVB (Confédération des
appellations et des vignerons de Bourgogne). Le vigneron, après avoir souligné
le partenariat avec le département, est vite parti retrouver la trentaine de
vendangeurs qu’il emploie pour la récolte du millésime en cours.
François Sauvadet s’est également engagé à faire de ces vignes « un
lieu d’expérimentation pour faire face au changement climatique ».
« Elles seront mises à la disposition des viticulteurs de
Côte-d’Or. » Si les professionnels pourront observer ces vignes tout au
long de l’année, les raisins récoltés chaque année seront vinifiés par la SAS
Rossignol-Valentin. La société, dont la cuverie est installée depuis peu à
Tailly, est une émanation du domaine Rossignol-Février, converti à la
biodynamie depuis 2009.
Reste désormais à savoir qui boira les bouteilles estampillées
Département : « Cela servira de cadeau pour nos hôtes de marque, et
nous en ferons profiter ceux qui s’engagent pour la Côte-d’Or comme les
associations ou les clubs sportifs. Pourquoi ne pas organiser des tirages au
sort réservés aux habitants du département ? On a plein d’idées, c’est le
patrimoine de tous », avançait déjà le président du conseil départemental,
qui devrait tout de même en déguster quelques verres, au moins pour se faire
une idée de la qualité de ce patrimoine commun.
Source : Le bien Public édition Beaune, lundi 16 septembre 2019.