Cloé Trochon accompagne les résidents des Papillons blancs à Savigny-lès-Beaune dans leur
quotidien. Photo T.S.
quotidien. Photo T.S.
Orientation. Avec la signature d’un contrat aidé, Cloé a pu totalement changer de voie professionnelle.
Spécialité. En trente ans, Les Papillons blancs ont signé 124 contrats d’accompagnements dans l’emploi (CAE).
Après des études littéraires puis des petits boulots dans la restauration, Cloé Trochon a peut-être
trouvé sa voie en signant un CAE au sein de l’association des Papillons blancs.
L’association Les Papillons blancs est un exemple frappant. En trente ans, la structure médico-sociale qui s’occupe d’adultes en situation de handicap mental a signé 124 contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE). Un chiffre évocateur. Surtout que dix-neuf sont encore en poste aujourd’hui. « Cela prouve que ces emplois sont durables. Certains sont même devenus des chefs de service aguerris. On est attentif à accueillir des jeunes », explique le directeur général Jacques Berthet.
« Un regard bienveillant sur les résidents »
Cette année, une habitante de Pommard, Cloé Trochon, a signé un CAE pour une durée de dix mois. Une nouvelle piste pour la jeune femme de 21 ans qui « se cherche » professionnellement depuis l’obtention de son bac littéraire il y a trois ans.
« Je m’étais inscrite – un peu par dépit – à la fac, en langues étrangères appliquées, mais je me suis vite rendue compte que ce n’était pas pour moi », précise-t-elle. Serveuse, plongeuse, elle a aussi travaillé dans une cafétéria : « J’ai enchaîné pas mal de petits boulots dans la restauration, mais ça n’a pas marché. J’ai également tenté de passer un CAP cuisine. Mais être apprentie fut la pire expérience de ma vie », sourit-elle aujourd’hui.
Alors, la Mission Locale de Beaune, qui suivait Cloé, a aiguillé cette dernière dans un domaine complètement différent. « J’ai commencé à faire des remplacements au sein du service résidentiel de l’association Les Papillons blancs, à Savigny-lès-Beaune, en février, et ça m’a plu. » Cloé accompagne au quotidien des adultes souffrant de déficience intellectuelle ou qui ont des troubles du comportement. Brin de toilette, aide pour les repas… Elle œuvre pour leur bien-être et favorise tout ce qui relève de l’autonomie.
« Une forme de tremplin »
« J’aime bien mes résidents, la dynamique qu’il y a dans l’établissement. On travaille avec l’humain, on a un regard bienveillant, on est là pour eux. On est beaucoup sollicité, mais ce n’est pas un métier difficile. Il demande d’être tolérant et de se remettre beaucoup en question. Cela reste moins stressant que le milieu de la restauration et cela m’apprend beaucoup de choses sur le plan humain. »
Ce contrat d’accompagnement est une forme de tremplin pour cette dernière. « Ce CAE va permettre à Cloé de découvrir les différentes facettes du métier et de lui donner des bases pour la suite. Elle aura ensuite plus de facilités professionnelle d’éducateur spécialisé, explique Ludovic Geoffroy, son chef de service. Petit à petit, elle est sortie de sa réserve et fait aujourd’hui un travail de grande qualité au niveau du relationnel. Elle apporte un vrai plus. » A-t-elle trouvé sa voie, définitivement ? « Je le saurai plus tard, mais j’aborde ce contrat comme une nouvelle page, une nouvelle expérience pour affiner ce que je veux faire plus tard. Cela me permettra peut-être d’obtenir un concours d’éducateur spécialisé. J’espère bien ne pas rester en CAE toute ma vie. »
THIBAULT SIMONNET
source : Journal "Le Bien Public", édition Beaune 07/07/2015