jeudi 13 mai 2010

- Des travailleurs handicapés prennent en charge le vignoble de Valenciennes.

Les nouveaux occupants du vignoble de Valenciennes dégustent la cuvée Watteau 2008.


ON EN PARLE
Voilà plus d'un mois que le discret vignoble de Valenciennes, remis à état par l'Ageval, est dorénavant pris en charge par l'APEI, aidant à l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Un transfert officiel signé mardi dernier. Les Ateliers Watteau prennent désormais
la relève, afin de conserver ce patrimoine viticole.

PAR KARINE MÉZIÈRE
valenciennes@lavoixdunord.fr
PHOTO REPRO LA VOIX

Savez-vous que des pieds de vigne font partis du patrimoine de Valenciennes ? Ce vignoble, situé aux abords de la ferme Malplaquet, s'étend sur un hectare de terrain, descendant jusqu'au plan d'eau de Trith. Plusieurs milliers de pieds de vigne de Pinot noir et de Chardonnay y sont plantés. Depuis 1998, c'est l'entreprise de réinsertion Ageval qui s'est chargée de remettre à neuf le vignoble grâce à des aides du fonds social européen. « La vigne est un outil. Elle permet de rendre service à des personnes en précarité, qu'on aide à s'insérer dans la vie active », indique Patrick Roussiès, président de l'Ageval. Seulement, aujourd'hui, les subventions ont été supprimées et cultiver une vigne a un coût. C'est pourquoi, l'APEI (association de parents d'enfants inadaptés) a répondu à l'appel de transfert lancé par Ageval. Ainsi, l'association, très proche en termes d'aide à l'insertion des handicapés, s'est positionnée comme repreneur du vignoble tout en valorisant les compétences des travailleurs en situation de handicap. « Nous sommes vraiment fiers d'acquérir ce vignoble. Avec cette exploitation, la fabrication de vin blanc pourra continuer. Nous allons également pouvoir étendre les activités des Ateliers Watteau », précise Georges Maillot, président de l'APEI. Ainsi, une vingtaine de travailleurs handicapés seront formés au métier à la viticulture et à l'arboriculture fruitière. Des professionnels de ce monde du raisin interviendront durant les ateliers Watteau, notamment Eric de la Broise, maître de Chai chez Louis Max (Bourgogne) et Alain Girotti, vigneron au Château Charreau (Bordeaux). « Nous continuons l'aventure viticole comme elle nous a été transmise », précise Fabien Hernout, directeur de l'APEI du Valenciennois. Et pour que la cuvée Watteau perdure, la démarche de parrainage des ceps de vigne par Ageval sera pérennisée. « Seuls leurs dons, leurs subventions permettront de mener à bien l'exploitation du vignoble », ajoute Fabien Hernout. Un symbole, puisque les parrains et marraines peuvent déguster les différentes cuvées. •


Les Ateliers Watteau aident à l'insertion

Désormais, la cuvée Watteau, un vin blanc non commercialisé, sera fabriquée par des travailleurs handicapés, pris en charge par l'APEI de Valenciennes et notamment par
les Ateliers Watteau. Afin de mener à bien le domaine, soit 9 000 pieds de vigne (4 000 de Chardonnay et 5 000 de Pinot Noir), ces Ateliers Watteau offrent une solution à toutes les personnes de plus de 16 ans ayant une déficience intellectuelle, dont le handicap ne leur permet pas de s'insérer dans la vie active. C'est pourquoi, une vingtaine d'entre elles pourront se voir offrir une vie sociale et adaptées avec un encadrement spécialisé. « Notre but est de faire prendre des initiatives à ces personnes ayant un handicap », indique Fabien Hernout, directeur des Ateliers Watteau de l'APEI.

Entretenir le vignoble
Ainsi, des activités à caractère professionnel et correspondant au niveau de compétences et de production de chacun sera proposées. « Il faudra qu'ils aient une réelle action sur la propreté des berges, ainsi que sur l'entretien du site du vignoble », ajoute Fabien Hernout. Des tâches bien spécifiques pour faire perdurer la valorisation du patrimoine viticole à Valenciennes. « Pour cela, nous allons faire en sorte qu'aux prochaines journées du patrimoine en septembre, les travailleurs handicapés parlent de leurs activités sur le vignoble et accueillent les visiteurs », explique-t-il. Un moment stratégique qui prendra acte durant les vendanges. « Il faut penser à la réalité économique des choses.
Les handicapés ont autant besoin de travailler que quiconque. » Avec une production annuelle de 4 000 bouteilles, la relève du vignoble est prête.


source : Journal "La Voix du Nord" jeudi 13.05.2010. K. M.